Page 9 - Journal Culturel de Metz - 2020-11
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Avec les deux abbayes, Guillaume voulait se faire pardonner par le pape le fait d'avoir épousé sa cousine en violation des interdits de l'Eglise relatifs aux mariages consanguins.
  La reine Mathilde et le roi Guillaume choisissent de s'y faire inhumer - en1083 à l'abbaye aux Dames pour Mathilde et en 1087 à l'abbaye aux Hommes pour Guillaume - ainsi,
  ils inscrivent dans la durée, l'attention des ducs-rois non seulement pour l'abbaye, mais également pour la ville de Caen qui, d'un gros bourg de constitution anarchique, devient
la capitale secondaire de la Normandie. Les descendants de Guillaume confortent ensuite le lien des deux abbayes avec la dynastie ducale et royale. Ainsi, fait exceptionnel, son fils
  Guillaume II d'Angleterre, dit Guillaume le Roux (v.1060 - 1100) dépose les insignes royaux (couronnes et sceptres) de ses parents au trésor des deux abbayes où ils sont inhumés.

                                                                           Guillaume le Conquérant représentée sur la tapisserie,
                                                                        dite "Tapisserie de la reine Mathilde" au musée de Bayeux.

                                                                          Adaptation de la scène 14 : HIC : DVX : VVILGELM :
                                                                          CVM hAROLDO : VЄNIT AD PALATIṼ(M) SVṼ(M)

                                                                    Ici, le duc Guillaume arrive (ou arriva) en son palais avec Harold.

                                                                     Caen : Guillaume le Bâtard (futur Guillaume le Conquérant), fondait

                                                                       l'église Saint-Etienne et l'Abbaye-aux-Hommes (1066 à 1077).
                                                                       La longueur est de 115 m hors œuvre, et la largeur de 12,50 m entre

                                                                     les axes des piliers de la grande nef. Le portail et les tours carrées sont
                                                                       du XIe siècle ; les pyramides du XIVe siècle qui surmontent les tours

                                                                    atteignent une élévation de 90 m. La nef, construite dans le style roman,

                                                                     comprend huit travées avec tribunes et fenêtres supérieures. Au-dessus

                                                                       des voûtes et des bas côtés, à droite et à gauche, de longues galeries,
                                                                    formant à l'intérieur une double arcade, font le tour de la nef et du chœur.
                                                                     Les ventes sont du XIIIe siècle ainsi que le transept. C'est là que s'élève

                                                                     la grosse tour centrale, réédifiée plusieurs fois, et entre autres au XVIIe
                                                                     siècle. Le chœur, rebâti vers l'an 1210, est entouré de quinze chapelles

                                                                                          qui ornent le pourtour du rond-point.

 Caen : l'église et l'abbaye de la Sainte-Trinité (abbaye
aux Dames) a été fondée par la reine Mathilde vers 1066

                                                                           Les dimensions de l'église abbatiale de la Trinité sont plus      La Trinité, église de l'ancienne Abbaye aux Dames
                                                                        modestes que celles de l'abbaye aux Hommes. L'emprise au sol
                                                                       de l'église abbatiale est de 1 594 m² (80 m de long ; 19 m de large

                                                                            dans la nef, 32 m entre les deux bras du transept)[. Quatre
                                                                            contreforts délimitent verticalement la façade de la nef et
                                                                      les souches des deux tours. L'étage inférieur des tours comprend un
                                                                      porche élevé ; le second niveau n'est percé que d'une petite baie en
                                                                            plein cintre non moulurée ; le troisième niveau est décoré
                                                                      de trois arcatures aveugles dont les archivoltes moulurées reposent
                                                                          sur des colonnettes ; le quatrième étage est couvert d'étroites
                                                                       arcatures très élancées et décorées. La nef est bordée d'arcades en
                                                                      plein cintre surmontées d'une galerie (le triforium) qui sert d'appui
                                                                       à la voûte d'ogive. C'est la première construite en Normandie, elle
                                                                        date de 1130. Le transept au centre de l'église accueille l'Autel.
                                                                      Le transept Nord est roman, il ouvre sur une absidiole (la chapelle
                                                                          du Saint-Sacrement) qui abrite le tabernacle. Le transept Sud
                                                                          présente des colonnes gothiques intégrées dans la décoration
                                                                       romane. Le chœur se termine en abside ornée de quatre colonnes

                                                                                  et d'une galerie décorée d'animaux fantastiques.
Saint-Etienne, église de l'ancienne Abbaye aux Hommes

L'épouse de Guillaume, Mathilde de Flandre. - Adaptation de la scène 23 : VBI Harold : SACRAMЄNTVM : FECIT :VVILLELMO DVCI Où Harold prêta serment au duc Guillaume.

                                                                      L'évocation : la reine Mathilde est informée
                                                                        sur les travaux de l'édification de l'église
                                                                              et l'abbaye de la Sainte-Trinité.

                                                                     Au cœur : la dalle funéraire de la reine Mathilde :
                                                                       " Cette belle pierre tombale recouvre le corps
                                                                         de Mathilde, de souche royale, remarquable
                                                                           par ses mœurs. Elle eut pour père le duc
                                                                         de Flandre et pour mère Adèle, fille du roi
                                                                        de France Robert. Elle fut sœur d'Henri, qui
                                                                       posséda le trône royal, et épouse du grand roi

                                                                    Guillaume. Elle fit bâtir cette abbaye et cette église,
                                                                             qu'elle enrichit de nombreuses terres

                                                                        et de beaucoup de choses honorables, et dont
                                                                          elle fit célébrer la dédicace. Consolatrice

                                                                     des faibles, aimant la piété, elle répandit le trésor
                                                                        de cette église, pauvre pour elle-même, riche
                                                                      pour les démunis. Elle gagna ainsi d'avoir part
                                                                           à la vie éternelle le premier jour du mois
                                                                           de novembre, après l'heure de prime ".

 La Tapisserie de Bayeux, ou l'histoire brodée de la conquête de l'Angleterre en 1066 - en 58 scènes - 626 personnages et 202 chevaux.
L'environnement et les personnages représentés sur le bloc-feuillet, dans la posture de leurs métiers, sont issus de la tapisserie de la "Reine Mathilde".

Scène 38 : Ici, le duc Guillaume ordonna de construire des navires  Scène 25 : Et il vint trouver le roi Edouard Scène 42 : Ici les serviteurs s'affairèrent  Scène 34 : Un arbre

   Origine : la Tapisserie de Bayeux daterait du XIe siècle pour la plupart des scientifiques et elle a probablement été réalisée peu de temps après le couronnement de Guillaume Le Conquérant
     sur le trône d’Angleterre le 25 déc.1066. On ne sait pas combien d’années a duré sa création mais elle a certainement orné la nef de la Cathédrale de Bayeux. On ne sait pas précisément

  qui a fabriqué cette Tapisserie, son ou ses auteurs sont inconnus, mais les hypothèses historiques les plus communes vont vers une création anglo-saxonne. La broderie racontant la conquête
   de l’Angleterre était tendue une fois l’an dans la nef et conservée le reste de l’année au vestiaire dans un coffre en bois. C’est ainsi que pendant sept siècles, ce chef d’œuvre est resté au sein
de la cathédrale de Bayeux. Aucun autre document n’en fait mention avant le début du XVIIIe siècle. Après la Révolution en 1794, La Commission des arts du district de Bayeux la saisit au nom
  de la Nation et assure ainsi sa protection. A partir de 1812, la Tapisserie est conservée au sein de l’Hôtel de Ville de Bayeux et dès 1842, elle est exposée pour la première fois en permanence
    dans la "galerie Mathilde". La Tapisserie donne des informations sur l’architecture civile et militaire telle la motte castrale, l’armement constitué de casque nasal, haubert, bouclier oblong,

                        la navigation empreint d’un héritage viking et tout ce qui concerne la vie quotidienne et de nombreux éléments évoquant la vie quotidienne du XIe siècle.

   Technique : Haut. : 50 cm - long. 70 m - la bande centrale est encadrée par des frises mesurant chacune environ : 7 cm. Ces bordures présentent des animaux, réels (oiseaux, lions, chiens, cervidés) ou
imaginaires (griffons, centaures). On y aperçoit aussi la fable d’Esope "Le Corbeau et Le Renard". De même, la bordure inférieure sert à représenter les morts du champ de bataille dans les dernières scènes.
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