Page 12 - Journal Culturel de Metz - 2016-05
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22 mai : Louise Labé (1524-1566), poétesse française surnommée "La Belle Cordière" - Renaissance et Humanisme
Louïze Labé (ou Loise Labbé, Lionnoise) est native de Lyon, entre 1524 et 1525. Elle décède en fév. 1566, dans la propriété "Grange-Blanche"
qu'elle a achetée et occupée à la fin de sa vie, durant l'occupation protestante de Lyon, à Parcieux-en-Dombes (01-Ain) où elle est inhumée.
Fille d'un riche marchand de cordes, propriétaire foncier, elle reçoit une éducation raffinée : elle apprend le latin, le grec, l'italien, la musique (luth), et
est instruite au maniement des armes. Elle s'habille parfois en garçon, pratique l'équitation et fait des tournois. Il y a beaucoup de spéculations sur sa vie :
a-t-elle participé au siège de Perpignan ? A-t-elle été une maîtresse, une courtisane, comme l'en accuse Calvin dans un pamphlet de 1560 ?
Vers 1543, on la marie à Monsieur Perrin, un maître cordier plus âgé qu'elle. De là, lui vient le surnom de "La Belle Cordière".
A Lyon, son salon est le lieu de rendez-vous de "l'école lyonnaise", appréciée des poètes qui lui dédièrent de nombreux vers et qui chantèrent sa beauté.
En 1555 par privilège accordé par le Roi Henri II (règne 1547-1559), elle publie ses écrits dans un unique volume intitulé "Œuvres" (Evvres de louize Labé, lionnoise).
Elle a réalisé un testament, dont la précision ne laisse guère de doutes, sur la période de sa vie.
Timbre à date - P.J.: 22/05/2016 Fiche technique : 23/05/2016 - réf. 11 16 029 - Série commémoration
au Salon Paris-Philex 2016 Louise LABÉ, née Louise Charly, à Lyon (69-Rhône), v.1524 / 25 - décédée
à Parcieux-en-Dombes (01-Ain), en fév. 1566) : 450e anniversaire de son décès.
Conçu par : Eloïse ODDOS
"La Belle Cordière" - grande poétesse lyonnaise de l’Amour.
Création : Eloïse ODDOS - Gravure : Line FILHON - Impression : Taille-Douce
Support : Papier gommé - Couleur : Polychromie - Format : H 40,85 x 30 mm (37 x 26)
Dentelures : __ x __ - Barres phosphorescentes : 1 à droite - Faciale : 1,40 €
Lettre Verte jusqu'à 100g – France - Présentation : 48 TP / feuille - Tirage : 1 000 320
Visuel : "Loise Labbé, Lionnoise", par le lorrain Pierre Woeiriot, tiré d'une estampe
de 1555 : l'ornementation du portrait, avec une petite figure grotesque (bas, milieu)
Figure d'un personnage mythique, que l'on retrouve dans certaines gravures de l'artiste,
souvent accompagnés de "motifs allégoriques" tiré d'écrits grecques anciens.
Loise Labbé - Lionnoise - le portrait, gravé par Pierre WOEIRIOT (1555 – Croix de Lorraine - P.W.)
Pierre WOEIRIOT : Neufchâteau, 1532 - Damblain, 1599 (88 Vosges) - peintre, sculpteur, graveur sur cuivre
et médailleur, il est fils et petit-fils d'orfèvres. Il réside alternativement à Nancy, où il travaille pour
le Duc de Lorraine et à Lyon où il fréquente un cercle d'artistes et de poètes. Vers 1560, il effectue des voyages
à Rome et à Florence. À Lyon, sous l'influence du poète Louis Des Masures, il se converti au protestantisme
et fait deux portraits de Calvin. En 1561, il entreprend la gravure de 36 planches pour illustrer "l'Ancien
Testament" pour le marchand Antoine God, l'ouvrage est publié en 1580. Entre 1566 et 1577, il illustre
les "Emblemes ou devises chrétiennes", de Georgette de Montenay, dame de compagnie de Jeanne d'Albret,
reine de Navarre (1555 à 1572). Après un séjour à Augsbourg, il s'établit en 1571 à Damblain (88-Vosges)
où il vient d'hériter du fief et du titre de sa mère Urbaine de Bouzey et y meurt en 1599.
"Loise LABÉ" (bord supérieur de l'œuvre) : représentation de la jeune poétesse, gouache sur carton du XVIe siècle.
Elle est représentée dans le costume de Jeanne d'Arc, avec une cuirasse, et les bras sur une jupe courte, la main
gauche posée sur la hanche et la droite tenant une épée. Un béret bleu délicatement posé sur la tête, avec un riche
décor de plumes. Longs cheveux roux bouclés, tombant sur son dos. Dans un cadre (V 37 x 45 cm), sous verre,
finition du XVIIe siècle. L'œuvre, selon les notes manuscrites, au dos du carton, un portrait de Loise Labé
(V 15,5 x 22,5 cm) peut être attribué à un courtisan, poète et portraitiste français Nicolas Denisot (1515-1559).
Source Larousse : Loise Labbé, (ou Louise Labé) poétesse française (Lyon vers 1524 - Parcieux-en-Dombes 1566). Son père, Pierre Charly, apprenti cordier,
avait épousé (vers 1493) en premières noces la veuve d'un cordier prospère, Jacques Humbert dit Labé ou L'Abbé. Pour assurer sa présence dans cette profession,
il reprit pour lui-même le surnom du premier mari de sa femme et se fit appeler Pierre Labé. À la mort de sa femme, Pierre Charly, alias Pierre Labé, se remaria, et c'est
de ce mariage que naîtra Louise Labé. Celle-ci reprendra à la fois le pseudonyme de son père et s'appellera Louise Labé; elle sera surnommée "La Belle Cordière".
C'est donc du mari de la première femme de son père que provient son nom. Belle et cultivée, elle épousa, après une vie aventureuse, un riche cordier de Lyon,
Ennemond Perrin, et anima un cercle mondain et lettré dans son hôtel particulier. Son "Débat de Folie et d'Amour" (1555) et ses poésies, imitées de Pétrarque,
expriment une passion sensuelle. - Edition de 1556 (page de titre de l'édition) :
"Euvres de Louïze LABÉ - Lionnoize - revues et corrigées par ladite Dame - A Lion, par Ian (Jean) de Tournes - M.D.LVI - avec Privilège du Roy".
L'œuvre de Louise Labé, très mince en volume (662 vers), se compose d'un "Débat de Folie et d'Amour" (dans lequel Jean de La Fontaine (1621-1695)
a trouvé le sujet de l'une de ses fables, "L'Amour et la Folie"), de trois Élégies et de vingt-quatre sonnets, lesquels expriment les tourments féminins de la passion.
Autres évocations de la présence de Louise Labé à Lyon (de gauche à droite) :
- Porte de la maison natale de Louise LABÉ - 28, rue Louis Paufique - la porte est entourée de deux belles arches et surmontée d'une superbe imposte où trône la tête de la belle.
- Au musée Gadagne - Loise LABBÉ - vitrail de Lucien BÉGULE (1848-1935, peintre verrier et archéologue) 1899 (médaille d'or de l'exposition universelle de 1900)
- Louise LABÉ sur la place Louis Pradel : la municipalité a fait ériger une statue moderne en bronze, œuvre du sculpteur Jean-Robert IPOUSTÉGUY (1920-2006)
De son vrai nom Jean Robert, sculpteur et peintre, a réalisé pour la ville de Lyon une fontaine et 4 sculptures installées place Louis Pradel pour le 8 décembre 1982
La statue de Louise Labé (3,50 m de haut en bronze) représente la poétesse la Belle Cordière, des draperies et une gorge nue pour symboliser l'amour, cette passion qui habita toute sa vie.
De ce corps parfait, se dégage un spectre, matérialisant une seconde personnalité. La poétesse décrivit ses sentiments antagonistes et le plaisir ou la souffrance qu’elle en éprouvait.
L'artiste met en évidence, l’ombre qui voile chacun de nous, les multiples visages qui nous habitent… mais qui ensemble façonnent un être unique.
- Louise LABÉ et Maurice SCÈVE (1500-1560, poète) sur la fresque du "Mur des Lyonnais" (quai St-Vincent)
- Statue de Louise LABÉ (1566) poétesse Lyonnaise par François-André CLÉMECIN (1878 – 1950) - dans une des cours de l'Hôtel du département-préfecture du Rhône.
Instrument de musique et lieux évoqués sur le visuel du TP :
Luth : instrument à cordes pincées - d'origine persane pour la forme générale et arabe pour la caisse en lamellé-collé.
Le luth occidental, dérivé du luth arabe, arrivé en Europe par l’Espagne, pendant la présence mauresque, il s'est différencié du précédent vers le XIVe siècle.
Il est devenu vraiment polyphonique grâce à l'ajout de frettes sur le manche. Il a sans cesse évolué, principalement par l’ajout de cordes graves, jusqu’au XVIIIe siècle
où il finira par disparaître, victime d’une image très élitiste et close du public, ainsi que de son manque de volume sonore. L'essor de la musique ancienne
jouée sur des instruments copiés d'instruments originaux a relancé l'intérêt pour cet instrument depuis la fin du XIXe siècle.

