Page 7 - Journal Culturel de Metz - 2014-01
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Fiche technique : 13/01/2014 - réf. 11 14 007 - série commémorative
Anne de Bretagne - Anna Vreizh et le château des ducs de Bretagne
Hommage à sa mémoire, 5 siècles après sa disparition, le 9 janv. 1514
Création : Yves BEAUJARD - Gravure : Pierre BARA
d'après photos : © RMN-Grand Palais / G.Vivien © R.Mattes / Hemis.fr
Impression : Taille-Douce 2 poinçons - Support : Papier gommé
Couleur : Polychromie - Format du timbre : C 38 x 38 mm (33 x 33)
Dentelure : 13¼ x 13¼ - Barres phosphorescentes : 2
Présentation : 30 timbres à la feuille (5 bandes de 6 TP)
Valeur faciale : 0,66 € - Lettre Prioritaire jusqu'à 20g France
Tirage : 1 500 000
Poinçon original TD directe en acier du timbre "Anne de Bretagne"
Gravure en creux exécutée à la main par Pierre Bara (2 poinçons)
avant la réactualisation de 0,63 € à 0,66 € (nouveau tarif du 01/2014)
Les "Grandes Heures d’Anne de Bretagne" est un chef d’œuvre de la peinture française, sa réalisation dura de 1503 à 1508.
Livre de prières commandité par la Reine Anne de Bretagne au peintre et enlumineur de la cour de France Jean Bourdichon (Tours : 1457ou 1459 à 1521)
Cet ouvrage renferme de véritables peintures entre ses feuilles, en lieu
et place des miniatures habituelles dans ce type de livres. L'artiste a peint
presque cinquante scènes à pleine page, encadrées d’or sur le fond
du parchemin teint de noir. Ces miniatures sont comparables à des peintures
sur bois ou sur toile non seulement par leurs dimensions, mais aussi à cause
de leurs premiers plans, de l’usage de la perspective, de la technique picturale
et du réalisme des portraits. Il faut aussi souligner l’étonnante originalité
du calendrier qui ne se limite pas à de petites scènes marginales,
mais qui comprend des peintures à pleine page interrompues par
le texte encadré sur lequel se situe le signe zodiacal de chaque mois.
L’incomparable herbier qui apparaît entre les marges des pages de texte
fait de ce manuscrit un livre d’heures surprenant. Les marges de ce codex
révèlent un vrai traité de botanique qui comprend plus de 330 plantes,
avec leur dénomination scientifique en latin, dans la partie supérieure
de l’image, et leur nom populaire en français, dans la partie inférieure.
Cet authentique herbier est de surcroît peuplé d’insectes
et de petits animaux qui, avec leurs couleurs vives, accentuent
la beauté et l’originalité de chaque miniature.
Livre relié de 30,5× 19,5 cm, 476 pages en latin, 49 grandes miniatures en pleine page, 337 enluminures marginales et peintures sur parchemin
avec plantes, insectes, petits mammifères de la campagne sur fond doré légendées en latin et en français.(Bibliothèque Nationale de France, Paris)
La reine Anne décède au château de Blois, le 9 janvier 1514 à l’âge de 37 ans
Usée par les nombreuses maternités et les fausses couches, atteinte de la gravelle (lithiase urinaire), elle meurt le 9 janvier 1514 vers six heures du matin
au château de Blois, après avoir dicté par testament la partition de son corps (dilaceratio corporis - en cœur, entrailles et ossements) avec des sépultures multiples,
privilège de la dynastie capétienne. Elle permet ainsi la multiplication des cérémonies et des lieux (tombeau de corps et de cœur).
Le roi Louis XII et la reine Anne de Bretagne sont inhumés
dans la basilique et nécropole royale de Saint-Denis (93).
Selon la volonté d'Anne, son cœur a été placé
dans un reliquaire transporté à Nantes en grande pompe pour
être déposé, le 19 mars 1514, en la chapelle des Carmes,
dans le tombeau de ses parents ; transféré plus tard à
la cathédrale Saint-Pierre de Nantes.
Le reliquaire, est une boîte ovale, bivalve, en tôle d’or
repoussée et guillochée, articulée par une charnière,
bordée d’une cordelière d’or et sommée d’une couronne
de lys et de trèfles + deux lettres M (haut) et S (bas)
"Mater Salvatoris" pour "Mère du Sauveur"
Il fut exécuté par un orfèvre anonyme de la cour de Blois,
peut-être dessiné par Jean Perréal.
Sur les faces extérieures, un hommage en relief dont les lettres
romaines (H. 0,4 cm) sont rehaussées d’émail vert foncé.
ci-dessous : avers et revers extérieur et texte intérieur
Avers Revers A l’intérieur du reliquaire, sur un fond d’émail blanc,
figure l’inscription circulaire, en lettres dorées
EN : CE : PETIT : VAISSEAV : CE . CVEVR . FUT . SI .TRES HAVLT . de 0,6 cm de hauteur, au bord des deux valves :
DE : FIN : OR : PVR : ET : MVNDE . QUE DE LA TERRE AVX CIEVLX . O. CVEVR . CASTE. ET. PUDIQUE.
REPOSE : VNG : PLVS : GRAND : CVEVR : SA : VERTV : LIBERALLE ~ O. IUSTE. ET. BE(NOIST). CVEVR.
QVE : ONCQVE : DAME : EVT : AV : MVNDE : CVEVR. MAGNANIME. ET. FRANC.
ANNE : FVT : LE : NOM : DELLE : ACROISSOIT . MIEVLX . ET MIEVLX . DE. TOUT. VICE. VAINCQVEVR .
EN . FRANCE . DEVX . FOIS . ROINE MAIS : DIEV : EN : A REPRINS
SA : PORTION : MEILLEVRE . CVEVR. DIGNE. ENTRE. TOVS.
DUCHESSE : DES : BRETONS : DE. COVRONNE. CELESTE.
ROYALE : ET : SOVVERAINE . ET : CESTE : PART : TERRESTRE .
EN : GRAND : DVEIL . NOVS . DEMEVRE ORE. EST. TON. CLER. ESPRIT.
c HORS. DE. PAINE. ET. MOLESTE.
. M . V . XIII . IXE: IANVIER :
Le cœur est surmonté d’une couronne d’or, composé de neuf fleurs de lys (H. 2,2 cm) alternant avec neuf trèfles (H. 1,4 cm) ornés de filigranes, qui dissimule un fermoir
en forme de M romain (H. 1,8 cm) émaillé vert foncé. Sept rangs de cordelières soulignent l’inscription en relief, en lettres romaines, rehaussées d’émail rouge,
dont chaque mot est séparé par un point émaillé vert émeraude : CVEVR . DE . VERTVS . ORNE . DIGNEMENT . COURONNE .
En 1792, pour répondre à une instruction de la Convention nationale, le reliquaire fut exhumé, vidé, saisi puis, au titre de la collecte des métaux précieux
appartenant aux églises, envoyé à la Monnaie de Nantes. Transféré à la Monnaie de Paris comme joyau remarquable, il fut déposé au Cabinet des médailles.
Il fut rendu à Nantes en 1819 aux Musées départementaux de Loire-Inférieure (actuelle Loire-Atlantique) : au musée d’Archéologie de l’Oratoire à partir
du 25 juin 1886, au Musée Dobrée de Nantes depuis le 18 avril 1896. Ce musée étant fermé pour travaux, le reliquaire est entreposé dans un dépôt annexe.