Page 10 - Journal Culturel de Metz - 2013-02
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" VIA TOLOSANA " (route de Arles à Toulouse)  -  St-GILLES  ou  St-GILLES-du-GARD  (30 - Gard)

           St Gilles-du-Gard, un grand lieu de pèlerinage médiéval. Au XIIe siècle, ce lieu, abrite le port le plus oriental du royaume,
                  port d’embarquement pour Rome et la Terre Sainte. Son sanctuaire est fréquenté par de nombreux pèlerins
                passants ou venus spécialement se recueillir sur le tombeau d’un Saint-Gilles légendaire. Le catharisme, la chute
          du comte de Toulouse, grand protecteur du lieu, et divers autres facteurs, ont entrainé progressivement le déclin du sanctuaire.
                        La disparition du corps du saint pendant les guerres de religion, lui porta le coup de grâce.

                                                 Légende de Saint-Gilles-du-Gard            Blason de St-Gilles

                                              Le saint est représenté souvent par une biche,
                                         une main et une flèche car selon une légende hagiographique
                                         e
                                      du X  siècle, une biche, poursuivie par des chasseurs du roi légendaire
                                                  Flavius, se réfugie dans sa grotte,
                                         et vient se coucher à ses pieds. La main du saint en prière est
                                        transpercée par la flèche d'un chasseur acharné visant l'animal.

                                              Le roi Flavius exprime ses excuses au saint,
                                          protecteur de la biche réfugié en sa demeure, et demande
                                              à faire pardonner la méprise de ses chasseurs.
                                              C'est alors que le moine le persuade de fonder
                                          en un lieu un monastère qu'il a choisi pour son tombeau.    D'azur à la biche couchée d'or,
                                           Ainsi est construite l'abbaye de Saint-Gilles-du-Gard,    les pattes avant repliées,
                                              alors port de mer, étape cruciale de pèlerinage,    la tête contournée
                                                   autant sur le chemin de Rome            et blessée d'une flèche
                                             que sur celui de Saint-Jacques-de-Compostelle.   du même posée en barre

                                                     La façade a été classée
                                                 au Patrimoine Mondial de l’Humanité
                                               par l’UNESCO en décembre 1998, au titre
                                               "Étape sur les Chemins de Compostelle".

                                              La façade est haute, majestueuse et grandiose,
                                             trois immenses portails occupent toute la largeur.
                                                 L’art religieux des XI et XIIe siècles
                                                     est d’abord monastique.
                                             C’est un enseignement iconographique universel
                                              destiné à aider les fidèles souvent analphabètes
                                               à comprendre la religion qui est ici présenté,

                                                à travers ce véritable « livre de pierre ».




              Réalisée entre 1120 et 1160, la façade bien que détériorée durant les Guerres de religion et la révolution, demeure un des fleurons de l’art roman.
                     Trois portails plein cintre, avec des graffitis de soldats de Saint-Louis. Les sculptures sont tirées des Evangiles et de la Bible.























                               Adoration des mages                        Christ en Majesté                                                                           Crucifixion
         Préparatifs de l'Entrée  à Jérusalem    Trahison de Judas     Résurrection de Lazarre            Jugement du Christ          Saintes-Femmes, Apôtres, Christ

                                                       La Crypte (XI-XIIème Siècles)

                                                    Seule partie de l’édifice bien conservée
                                                      est une véritable église inférieure
                                                  divisée en une nef centrale et deux collatéraux,
                                                 ce qui correspond au plan de l’église supérieure.
                                                    Sa position sous les 6 premières travées
                                                   et non sous le chœur témoigne de la volonté
                                                   de ne pas déplacer le sarcophage du Saint
                                                       et les différences de voûtement
                                                  montrent les hésitations des maîtres d’œuvre.

              Face Sud  et  nouveau cœur du XVIIe      La travée centrale voûtée d’arêtes abrite le tombeau de Saint-Gilles, qui a été retrouvé en 1865,
               Il manque à droite, tout l'ancien cœur et les annexes.   au milieu des murs constituant la confession et il portait une inscription pouvant dater du XIe siècle.
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