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Les Belgolâtres



                                        7   Le courrier vers le Congo belge




          La biographie coloniale du Gouverneur du Congo F. Fuchs (20.05.1912 au 31.01.1916) nous

          apprend :

          « Fuchs se trouvait à Boma en août 1914 lorsque l’Allemagne envahit la Belgique. Indignés de cette
          agression nos compatriotes ne comprirent pas comment au Congo, les agents consulaires allemands
          continuèrent à exercer leurs fonctions, comment les réservistes allemands s’embarquèrent librement et
          pourquoi l’embargo ne fut pas mis sur les bateaux allemands dans les ports congolais. A quoi pensait le
          Gouverneur Général ? cette situation dura jusqu’à fin août ; c’est-à-dire jusqu’à l’attaque allemande au
          Tanganyika. Elle provoqua un vif mécontentement parmi les résidents belges du Bas-Congo.

          Fuchs donna, à cette occasion, un bel exemple de correction administrative. Son attitude était la
          conséquence d’instructions formelles du Ministre des Colonies et du Gouvernement belge, qui
          entendaient respecter scrupuleusement les stipulations de l’Acte de Berlin sur la neutralité du Congo.
          (…)
          Le temps était venu cependant pour F. Fuchs de dire adieu à cette Afrique qu’il avait si longtemps servie
                                           er
          et à laquelle il était si attaché. Le 1  mai 1915, il rentra définitivement en Europe.



          La biographie coloniale de son successeur, le Gouverneur du Congo, Général Eugène HENRY
          (05.01.1916 au 29.1.1921) nous apprend :

          « en 1912, Henry fut nommé assistant du Gouverneur Général et fut chargé d’administrer le Colonies en
          l’absence de chef du gouvernement local. Quand en 1916, M. F. Fuchs abandonna définitivement les
          fonctions de Gouverneur Général, M. Henry reprit sa succession.

          Le Congo traversait alors une période difficile. Il avait été entraîné dans la guerre. Il eut à supporter le
          poids de deux expéditions hors de ses frontières. L’une au Cameroun, l’autre à des milliers de kilomètres
          de sa capitale, en Afrique orientale allemande. Il fallut suppléer à l’impréparation de la Colonie en
          matière militaire, organiser des corps expéditionnaires dont l’un atteignit l’effectif d’une division
          d’armée, assurer le transport à longues distances du matériel de guerre et du ravitaillement des troupes,
          lever des milliers de porteurs, tout cela à une époque où l’outillage de la Colonie était encore
          rudimentaire. »

          Dans ce contexte, les relations postales entre Ste Adresse et le Congo belge sont essentiellement
          administratives ou militaires et quasi rien n’est passé dans le domaine public. De plus, les incomings
          mails vers le Congo sont déjà rares, car devant être ramenés par les destinataires dans leurs bagages, mais
          à cette période encore plus.

          Par contre du courrier de la Colonies vers Ste Adresse est « plus courant », avec la même rareté que du
          courrier du Congo vers la zone belge non occupée.







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