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Timbres

À la fin des années 20s, son exper- d’en faire leur agent. Il ne sortit de
tise dans le domaine des pierres prison qu’après avoir donné son ac-
précieuses va lui valoir d’être impli- cord pour travailler pour le GPU la
qué par les nouvelles autorités dans nouvelle police d’État. Mais Fabergé,
un travail secret urgent : l’évaluation refusant in fine d’aller jusqu’au bout,
d’une grande quantité de diamants choisit d’avouer cela à ses amis fin-
faisant l’objet de ventes en contre- landais et prit à la première occasion
bande via l’Estonie, pays avec le- venue le chemin d’un exil définitif
quel les bolcheviks avaient signé la vers ce pays à la fin de l’année 1927.
paix. Ayant appris que les bolcheviks
avaient apporté des « seaux » de dia- Le Tsar de la philatélie et les timbres
mants, les acheteurs potentiels déci- des zemstvos
dèrent de baisser le prix et refusèrent Sans jamais réellement renoncer à la
d’acheter les pierres au prix estimé joaillerie (des témoignages attestent
par A.Fabergé. Un représentant com- qu’il possédait encore en propre de
mercial ayant télégraphié à Lénine très belles pierres précieuses en
que les experts avaient délibérément 1928…), Agathon Fabergé va à par-
surestimé le prix et qu’il était impos- tir des dernières années du XIXème
sible de vendre les pierres, Fabergé siècle glisser progressivement vers
fut à nouveau arrêté au motif de les activités philatéliques.
« sabotage ». A la fin du XIXème siècle, la collec-
Après un certain temps, les autorités tion de timbres-poste était populaire
ayant eu connaissance de ses liens en Russie et devenue accessible aux
avec le personnel de la mission di- classes moyennes et à l’intelligent-
plomatique finlandaise, décidèrent sia (c’est-à-dire ces personnes qui
vivaient du travail mental : scienti-
fiques, ingénieurs, enseignants, mé-
decins…). Toutefois les collections
« sérieuses » demeuraient de nature
élitiste, avec des groupes sociaux
fermés d’un statut économique éle-
vé où l’on se côtoyait entre égaux.
Ainsi en était-il notamment de la
section de Saint-Pétersbourg de la
Société philatélique internationale
de Dresde d’obédience allemande
créée en 1883. Parmi les membres
de cette section des personnalités
aussi fortes que F. L. Breitfus, E. S.
Lenz, V. M. Adlerberg ou bien encore
N. P. Syreyshchikov. Fiodor Lvovitch
Breitfuss (1851-1911), collection-
neur d’origine russo-allemande et le
fondateur de cette section, était celui

Bâtiment de l’entreprise Fabergé à Saint-Pétersbourg.

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