Page 67 - delcampe-magazine-04-2022
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Timbres




        Enveloppe vendue à St Pierre sur Dives.

        L’histoire  de  l’Abbaye  de  Bernay,  L’Abbatiale  a  servi  au  cours  des  Les bâtiments conventuels de l’Ab-
        fondée  en  l’honneur  de  la  très  XIXe et XXe à de multiples usages  baye, reconstruits à partir de la fin
        Sainte Vierge par une princesse, il-  profanes,  les  principaux  étant  la  du XVIIe, ont abrité différents ser-
        lustrée par plusieurs abbés, assez  halle  au  blé  et  le  garage  des  vé-  vices publics depuis la révolution. Il
        fortement  constituée  pour  vivre  hicules  municipaux,  ce  derniers  y reste aujourd’hui l’hôtel de Ville et
        près de huit siècles, et nous mon-  jusqu’au début des années 60.       le palais de justice.
        trant encore, après sa destruction,
        une  des  plus  belles  églises  de  la
        contrée.
        Bernay et ses environs furent don-
        nés en douaire vers l’an 1000, par
        le duc Richard II, à sa jeune épouse,
        Judith, fille de Conan-le-jeune, duc
        de  Bretagne  ;  cette  pieuse  prin-
        cesse,  mère  de  plusieurs  enfants,
        mourut jeune ; mais avant, elle vou-
        lut consacrer les biens qu’elle avait
        reçus de son époux à la fondation
        d’un monastère d’hommes sous la
        règle  de  saint  Benoît,  chargés  de
        prier pour le repos de son âme et
        peut-être  aussi  de  veiller  sur  son
        tombeau.
        Elle  voyait  souvent,  à  la  cour  de
        son mari, le bienheureux Guillaume
        de  Dijon,  restaurateur  infatigable
        des monastères, qui était venu en
        Normandie pour réformer et orga-
        niser les abbayes. Ce fut ce saint
        homme,  son  guide  et  son  ami,
        qu’elle  chargea  de  réaliser  ses
        pieux projets.
        Guillaume commença cette grande
        œuvre vers 1015, et, avec l’aide de
        ses disciples, sut la mener à bonne
        fin.
        Judith n’eut pas la consolation de
        voir sa chère maison terminée ; elle
        mourut le 28 juin 1017, assistée à
        ses derniers moments par le véné-
        rable abbé de Fécamp. On prétend
        qu’elle fut inhumée provisoirement
        dans  l’église  de  la  Couture,  puis
        transférée  plus  tard  dans  l’église
        abbatiale.


                                                                   Abbaye de St Pierre sur Dives.






                                                                                             Delcampe Magazine 67
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