Page 20 - delcampe-magazine-04-2022
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Timbres
Napoléon
une histoire postale extrêmement riche
Napoléon a vécu à une époque où les timbres-poste à proprement parler n’existaient pas
encore. Ce n’est pas pour autant que son règne n’a pas marqué l’histoire postale. En effet,
de par ses différentes campagnes, il était directement intéressé par l’envoi de courrier
international à une époque bien éloignée de nos modes de communication actuels. L’ex-
pert en histoire postale Maurice Boule a consacré son nouveau livre à ce sujet et les pas-
sionnés ne pourront qu’en être ravis. A travers une étude complète détaillant armées et
campagnes, admirablement décorée de nombreux courriers, vous pourrez tout apprendre
de l’histoire postale et de l’histoire impériale. Résumer l’ouvrage est impossible, mais il
regorge de très beaux et très intéressants documents. J’ai donc décidé de vous présenter
une petite sélection tirée directement du livre et ce n’est qu’une infime partie des pièces
absolument splendides qui y sont expliquées.
Commençons par la lettre de la page 12 dont la lé-
gende écrite par Maurice Boule est la suivante
Lettre de Cesare Pelegatti, membre de la municipa-
lité de Milan au député François Merlino, membre du
Conseil des Anciens à Paris. De Milan le 19 mars 1797
(an 5 de la République suivie de trois initiales se rap-
portant sans doute à la République française) et l’an I
de la Liberté lombarde avant de devenir la République
cisalpine. Texte patriotique sur un papier illustré pro-
visoire avec entête manuscrite « La Démocratie ou la
mort- Vive la Liberté ».
« Vous saurez déjà la façon digniteuse et tranquille avec
laquelle Bergame a proclamé sa liberté. Brescia a fait de
même. Les Vénitiens y avaient un corps considérable
de troupes ; une poignée de Bergamasques et de
Lombards animés par la liberté a suffi à les désarmer.
Nous avons aussi déclaré la nôtre et nous attendons
de votre patriotisme que vous sollicitiez une déclaration
qui nous l’assure. Au milieu de tant d’exemples frap-
pants l’espèce d’incertitude où l’on tient ce bon peuple,
le blesse extrêmement, l’esprit public en souffre et nos
ennemis en profitent. »
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