Page 1 - Journal Culturel de Metz - 2022-10
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LORRAINE Journal P H I L A T É L I Q U E et C U L T U R E L METZ
CLUB PHILATELIQUE " DIVODURUM" de la C.A.S. de METZ - RÉGIE
et AMICALE PHILATELIQUE de METZ - Octobre 2022
Nouveautés à découvrir : série des Métiers d’Art, le Dinandier. / économiste et homme politique, prix Nobel
de la Paix en 1901, Frédéric PASSY 1822-1912. / héros du Manga, NARUTO, le petit ninja / pionnière de
l’informatique, Ada LOVELACE 1815-1852. / les lacs de la Forêt d’Orient (10-Aube) / Croix-Rouge française
et le Droit International Humanitaire. / patrimoine de Mende (48-Lozère) / les expos et informations diverses…
3 octobre 2022 : Série des Métiers d'Art : le Dinandier, un ouvrier faisant de la chaudronnerie d'art, avec des feuilles de métal.
La dinanderie remonte au XIVe siècle et à l’époque du Moyen-âge, c'est l’art de transformer des feuilles de métal en objet utilitaire ou décoratif. Pour ce faire, plusieurs
opérations sont menées par l’artisan dinandier, des opérations de précision qui font de ce métier un mariage parfait entre l’habilité, la minutie, le sens artistique et
la connaissance technique du travail du métal. Le dinandier fabrique des objets utilitaires et décoratifs par martelage à partir d'une feuille de cuivre, d'étain ou de fer-
blanc. Il fabriquait notamment les casseroles ou des fontaines en cuivre comme en Auvergne, ou encore des moules. Ce nom est issu de "Dinant" (en Belgique), où la tradition
du travail du cuivre remonte au XIIe siècle, durant l'Âge de bronze. Des ouvrages en cuivre rouge et en cuivre jaune (laiton) y étaient essentiellement produits pour répondre
aux besoins de la population. A l’époque, l’artisan dinandier réalisait notamment des objets destinés à l’art de la table. Le travail d’autres métaux a vu ensuite le jour comme
l’argent, l’étain, le maillechort (alliage de cuivre, de nickel et de zinc) et même l’or. Les productions se diversifièrent, avec les objets d’art décoratifs et les objets religieux.
Timbre à Date - P.J. :
les 30/09 et 01/10/2022
au Carré Encre (75-Paris)
Conçu par : Elsa CATELIN
Fiche technique : 03/10/2022 - réf. 11 22 023 - Série : les "Métiers d'Art"
le dinandier, ou l'aristocratie de la chaudronnerie.
Conception graphique et gravure : Elsa CATELIN - d'après photos : de Simon Charbonnier
(dinandier d'art orfèvre) - Impression : Taille-Douce - Support : Papier gommé - Format feuillet
: H 185 x 143 mm - Format TP : C 40,85 x 40,85 mm (37 x 37) - Dentelé : 13 x 13 Couleur :
Polychromie - Faciale : 1,65 € - Lettre Internationale, jusqu'à 20g, - Europe et Monde
Barres phosphorescentes : 2 - Présentation : 12 TP / feuillet, avec marges illustrées.
Tirage : 480 000 (40 000 feuillets à 19,80 € / feuillet).
Visuel du TP : le façonnage artistique d'un pichet en étain (art de la table), une réalisation de l'atelier du dinandier Simon Charbonnier. Contour du feuillet : Outillage de dinandier :
marteaux, chevalet, enclumes, bigornes diverses, tasseau fer à cheval, tas pour enclumes, double tas réversible, champignon, tasseau et boule coudée, recingle, etc…
" Du fait de la description de cette activité d’artisanat, on assimile souvent le Dinanderie : atelier, outillage et réalisations
travail de l’artisan dinandier à celui du chaudronnier, étant donné que les
Simon Charbonnier, Dinandier d'Art et Orfèvre.
deux professions utilisent la feuille de métal comme matière première.
Cependant, la réelle différence réside dans le fait que la dinanderie résulte
d’un travail artistique et esthétique qui consiste principalement à sublimer
des articles par des décors d’une extrême finesse. On dit souvent que
la dinanderie est la partie plus noble et artistique du métier de la
chaudronnerie. Les étapes de fabrication sont à quelques détails près les
mêmes. Le dinandier commence par l’étape du traçage et de la découpe du
flan. Il s’agit d’un disque de métal dont l’épaisseur et la taille
détermineront la tenue et le rendu final de l’objet à réaliser. Une fois fait,
le professionnel réalise le martelage qui consiste à battre le métal avec
un marteau. Le but est de réaliser la mise en forme de l’objet et cela en
passant par diverses techniques : le roulage, l’emboutissage ou encore
la retreinte. Chaque opération peut être entrecoupée par un traitement
thermique consistant à chauffer le métal afin de supprimer l’écrouissage.
En d’autres termes, grâce à la chaleur, le matériau perd de sa dureté
et devient ainsi plus souple et facile à déformer.
Les origines : la dinanderie du Moyen-âge serait une résurrection de la chaudronnerie romaine d’Entre-Meuse-et-Rhin. La batterie du cuivre apparut à Dinant (Belgique)
vers le XIe siècle. Les batteurs de cuivre, assemblés en corporation, reçoivent leurs statuts en 1255. Cet artisanat est un des rares à avoir pris le nom de la ville qui la vu
naître. La renommée et la qualité des produits issus de cette industrie fut telle que les marchants batteurs dinantais entrèrent dans la ligue hanséatique, sorte de puissante
confédération politico-commerciale des villes rhénanes. Au début du XVe siècle, selon certains auteurs, un habitant de Dinant sur sept, était artisan du cuivre.
A cette époque, les Dinantais étaient tellement réputés qu'on avait habitude de les désigner
sous le nom de Copères (mot anglais qui signifie cuivre). Après le sac de Charles le Téméraire
(Charles de Bourgogne, 1433-1477, devant Nancy) en 1466, les artisans chassés se réfugièrent
dans d'autres villes belges ou étrangères mais le nom de la ville est resté attaché à leur art.
C’est alors le déclin pour l’industrie du laiton jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Au XIXème siècle,
le nouvel intérêt pour le Moyen-âge et ses techniques remet à l’honneur le métal martelé.
Fiche technique : 18/02/2019 - Retrait : 30/11/2019 - Série touristique : les villes de Dinan
en Côtes d’Armor (France) et Dinant (Belgique) jumelées depuis 66 ans. (visuel ½ TP - Dinant)
Création graphique : André LAVERGNE - d’après photos Julie Le Mat (Dinant Belgique) et André
Lavergne (Dinan Côtes-d’Armor).- Impression : Héliogravure - Support : Papier gommé - Couleur :
Quadrichromie - Format : H 60 x 25 mm (56 x 21 mm - panoramique) - Dentelure :13 x 13
Barres phosphorescentes : 2 - Faciale : 1,30 € - Lettre Internationale, jusqu'à 20 g - Europe et Monde
Présentation : 40 TP / feuille - Tirage : 600 000
Dinant (entrée du pont portant son nom) : la statue de Charles de Gaulle © Photo Paul Delforge
Statue Charles de Gaulle à Dinant : le 15 août 1914, le jeune lieutenant Charles de Gaulle (1890-1970) est gravement touché à la jambe, à Dinant, lors de son premier combat sur
le pont enjambant la Meuse (pont Charles de Gaulle depuis juin 1953). La réalisation de la statue par le dinandier belge Guido Clabots (1949-) représentant Charles de Gaulle
en uniforme de lieutenant, mettant en évidence, par la même occasion, un savoir-faire ancestral, puisque l’atelier Clabots est le dernier à produire de la dinanderie dans
la cité mosane. Haute de 2,5 m, la statue présente dès lors la double singularité de représenter Charles de Gaulle à l’âge de 24 ans et d’être réalisée en cuivre.
En France, au XIXe siècle, le nouvel intérêt pour le Moyen-âge et ses techniques remet à l'honneur le métal martelé. Un des premiers essais est le maître-autel de la
cathédrale de Clermont-Ferrand réalisé en cuivre martelé sur un dessin d'Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879, architecte et inspecteur général des édifices) et présenté à l'Exposition
universelle de Paris en 1855. La firme Monduit, fondée en 1861 par Honoré Monduit réhabilite, elle aussi, cette technique. On lui doit de très nombreux ouvrages, notamment
la flèche de Notre-Dame de Paris reconstituée par Viollet-le-Duc en 1857 et, pour le sculpteur Auguste Bartholdi (1834-1904), la statue de la Liberté (baie de New York).