Page 6 - Journal Culturel de Metz - 2021-02
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Historique : L’École des chartes est créée par Louis XVIII (Louis Stanislas Xavier de France, règne juil.1815-sept.1824, seconde Restauration) par l'ordonnance du 22 fév.1821,

sur la proposition du ministre de l'intérieur Joseph Jérôme, comte Siméon (1749-1842, juriste et homme politique), lui-même convaincu par le projet de Joseph-Marie Degérando
(ou de Gérando, 1772-1842, linguiste, pédagogue et philanthrope). Depuis la Révolution, la suppression des congrégations religieuses et le transfert de compétences de l’Église à l’État

avaient créé de nouveaux besoins en termes d'organisation, de conservation et d'étude des documents et des manuscrits issus des confiscations. De 1829 à 1846, la nouvelle

institution avait donc pour but de former des jeunes gens capables d'organiser les dépôts de documents et de renouveler l'étude des archives entassées et de toute une branche
           de la littérature, l'étude des manuscrits et des dialectes. L’École des chartes se vit assigner une double mission, entre conservation et fabrique de l'histoire.

 Rapidement tombée en sommeil, elle est réorganisée par l'ordonnance du 11 nov.1829 : les cours reprennent, aux Archives du
royaume et à la Bibliothèque royale ; on apprend aux élèves la paléographie, la diplomatique et la philologie et leur formation est
sanctionnée par le titre d'archiviste paléographe. L'ordonnance du 31 déc.1846 réorganisa profondément cette école d'historiens.

    Dotée d'un nouveau statut, elle quitte la Bibliothèque royale et s'installe dans l'hôtel de Clisson, aux Archives du royaume.

Bibliothèque Royale vers 1830                                                       L'Hôtel de Clisson vers 1900
                                   Sont alors posées les bases scientifiques qui ont fait de l’École une
                                  institution à la pointe de la recherche historique, dont elle renouvela
                                  en profondeur les méthodes. La pédagogie de son enseignement par
                                   la confrontation aux sources fait référence en Europe, qu'il s'agisse
                                   de voyages d'étude archéologiques ou de cours de paléographie sur
                                les fac-similés de documents anciens. La double visée de la formation,
                                 à la fois scientifique et professionnelle, donne, par son ambition, la clé
                               de la réussite de l'École. Véritable "pépinière d'historiens", l’École a ainsi
                                formé des générations d'intellectuels et de hauts fonctionnaires, acteurs
                                des grands débats et évolutions de la France du XIXE siècle à nos jours.
                                  Elle a également participé activement à la modernisation des métiers
                                 de conservation, en se spécialisant dans une mission de service public

                                                 orientée vers la conservation du patrimoine.

                                                                   Ordonnances et décrets leur réservent progressivement une large part des emplois
                                                                 dans les bibliothèques et les archives ; à partir de 1829, ces débouchés "naturels" sont
                                                                  régulièrement confirmés, en 1846, en 1871 et au cours des années 1880 notamment,
                                                                  tandis que d'autres carrières s'ouvrent aux chartistes, dans les musées et les services

                                                                   de l'archéologie, de l'inventaire et des monuments historiques, dans l'enseignement
                                                                                                  et dans la haute administration.

                                                                    Au cours du XXe siècle, l’École n’a cessé d’accompagner les mutations touchant
                                                                 les métiers du patrimoine, assurant par exemple la préparation au diplôme technique

                                                                           de bibliothécaire dans les années 1930 jusque dans les années 1950.
                                                                   À partir des années 1990, l’École adapte sa formation au contexte : en particulier,

                                                                       par son engagement important dans le domaine des humanités numériques.
                                                                En accompagnement à la création de l’École nationale du patrimoine (devenue en 2001
                                                               l'Institut national du patrimoine), elle renforce ses enseigne-ments tournés vers l'histoire

                                                                    de l'art et l'archéologie, vers les nouveaux médias, vers l'histoire contemporaine,
                                                                                           elle double la scolarité de stages multiples.

                                                                   Le décret n°2005-1751 du 30 décembre 2005 exprime ainsi la mission de l’École :
                                                               l’École nationale des chartes a pour mission la formation de personnels scientifiques des

                                                                                                   archives et des bibliothèques.

                                                               De 1897 à 2014, l'École se situe au 19, rue de la Sorbonne

                                                                                                   Depuis 2014, l'École a déménagée au 65, rue de Richelieu

    En 2014, l’École a quitté le 19, rue de la Sorbonne où elle était installée depuis 1897, pour occuper ses nouveaux locaux, au 65, rue de Richelieu, quartier d’origine de l’établissement, près
     de la Bibliothèque nationale de France, de l’Institut national du patrimoine, de l’Institut national d'histoire de l’art, de l’École du Louvre et du ministère de la Culture. Les liens de l’École
   nationale des chartes avec le monde francophone de l'enseignement supérieur et de la recherche ne sauraient être plus resserrés : l’École est membre de l'Université Paris Sciences & Lettres

        (PSL). Elle est également l'un des fondateurs de l'établissement public de coopération scientifique "Campus Condorcet" (Paris-Aubervilliers), créé par décret publié le 1er mars 2012.
                                                    - un campus international pour répondre aux défis pédagogiques, scientifiques et numériques du XXIe siècle.

          Les Chartes et Sceaux au Moyen -Âge : les chartes et sceaux constituent l’essentiel des sources écrites du Moyen Âge.
   Le support est en général le parchemin, fabriqué à partir de peaux de mouton (froncine) ou, pour les documents plus prestigieux,
 de peaux de veau (velin). Le latin, constitue durant cette période de l'histoire française la langue officielle de l’écrit de la chancellerie
royale mais aussi des ecclésiastiques. Il restera longtemps en vigueur pour les actes officiels, notamment dans les pays de langue d’oïl.
    Les chartes en français n’apparaissent qu’au XIIIe siècle en Berry et ce n’est qu’en 1539, avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts,
 que François Ier (règne 1515-1547) impose l’usage du français dans les actes officiels. Au début du Moyen-âge, le sceau est l’apanage
des rois, mais son utilisation se généralise au XIIe siècle chez les seigneurs, les communautés religieuses et aussi les villes. Le sceau est
alors d’usage commun pour authentifier un acte. Il sera progressivement remplacé par la signature à partir du milieu du XVe siècle alors
que l’instruction se diffuse. Le sceau est placé en bas de l’acte (sceau appendu). Pour ce faire, le bas du parchemin est replié, on fend le
repli afin d’y glisser une bandelette de parchemin ou des cordonnets (les lacs de soie ou de chanvre). La cire molle portant l’empreinte

          du sceau est alors appliquée sur les bandelettes. Cette empreinte provient d’une matrice sur laquelle est gravée en creux
  et à l’envers le motif du sceau. La matrice est en métal (cuivre, plomb ou bronze et très rarement or ou argent). À la mort du titulaire
du sceau, la matrice est détruite pour éviter toute substitution. La cire d’abeille est mélangée à d’autres substances :craie, poix, cendres,
  résine. Elle est colorée à l’aide d’éléments naturels (vert de gris, noir de fumée) ou plante tinctoriale comme la racine de l’orcanette

           qui produit un rouge vif. Afin de limiter la falsification des actes, l’usage d'un contre-sceau se répand au XIIe siècle.
     Document de 1259 : le scellage multiple (5 sceaux) de cette charte bourguignonne et cistercienne prouve que 5 sigillants, l'abbé
    de Cîteaux et les abbés des quatre filles de Cîteaux (La Ferté, Pontigny, Clairvaux et Morimond) ont participés à son élaboration.

     La marge du feuillet de 9 TP est illustrée par les personnages de sceaux divers et par des extraits du texte encodé de la charte.

             8 février 2021 : Jean-Michel BASQUIAT 1960 - 1988 - artiste peintre américain de la mouvance underground.

                                                   Information tardive pour respecter la chronologie des émissions du mois, avec mes excuses pour le décalage.

   Peintre, artiviste (l'art proche de mouvements altermondialistes), musicologue (étude scientifique de la musique), réalisateur artistique, compositeur de musique et dessinateur.

 Jean-Michel Basquiat, l’un des peintres les plus marquants du XXe siècle, naît à New York, à Brooklyn, le 22 déc.1960. Sa mère est new-yorkaise,

d'origine portoricaine et son père est d'origine haïtienne. Enfant précoce, il apprend à lire et à écrire à quatre ans et parle couramment trois langues à l'âge

de huit ans : anglais, français et espagnol. Sa mère, qui est sensible à l'art, emmène régulièrement le jeune Jean-Michel au Museum of Modern Art de
    Manhattan et l'encourage à développer ses talents de dessinateur. Il a 7 ans lorsqu'une voiture le renverse dans la rue alors qu’il est en train
     de jouer. De graves blessures le conduisent à l’hôpital et sa mère, était-ce pour lui changer les idées ou le consoler, lui apporte un exemplaire

  d’un manuel médical très reconnu, le "Gray’s Anatomy". Ce grand classique plonge le jeune Basquiat à se passionner pour le corps humain, ce
qui ponctuera par la suite une grande partie de son Œuvre. Après la séparation de ses parents en 1969, il déménage régulièrement et finit par quitter la maison

paternelle à 16 ans. Durant ces années, il fonde un groupe musical, et commence à graffer à proximité des galeries de Manhattan avec le pseudo de SAMO (©, pour

    "Same Old Shit" , ou "toujours la même merde", allusion aux discriminations raciales), sous l'influence de son ami le graffeur Al Diaz. La rue devient
 son atelier, la drogue et l’alcool, ses poisons nécessaires. Jean-Michel n'a pas 20 ans lorsque les galeries new-yorkaises commencent à s'arracher ses œuvres,

      associations de matières, de sources et de formes. Il trace sur les murs des sentences pleines de rage et de poésie. A 25 ans, le jeune prodige fait

              la une du "New York Times Magazine". Spontanée, énergique, naïve, son empreinte artistique embrase toute une génération d'artistes.
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