Page 3 - Journal Culturel de Metz - 2018-10
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15 octobre 2018 - Célestin et Elise FREINET - naissance d'une pédagogie populaire

Célestin Baptistin FREINET, pédagogue, né le 15 oct.1896 à Gars (06-Alpes-Maritimes), décède le 8 oct.1966 à Vence (06-Alpes-Maritimes).

Élise FREINET, institutrice et artiste, née Élise Lagier-Bruno, le 14 août 1898 à Pelvoux (05-Htes-Alpes), décède le 30 janv.1983 à Vence.

Elle a épousé Célestin FREINET, le 6 mars 1926 à Saint-Martin-de-Queyrières (05-Htes-Alpes).

Célestin FREINET développe avec l'aide de son épouse Élise, et en collaboration avec un réseau d'instituteurs, toute une série de techniques pédagogiques basée

sur l'expression libre des enfants : textes et dessins libres, correspondance interscolaire, imprimerie et journal scolaire "l'école de Gutenberg", enquêtes, réunion de coopérative, etc.

C'est un militant engagé, politiquement et syndicalement, en une époque marquée par de forts conflits idéologiques, il conçoit l’éducation comme un moyen de progrès et

d’émancipation politique et civique. Son nom reste attaché à la "Pédagogie Freinet" qui se perpétue de nos jours, notamment via le "Mouvement de l'École moderne".

Tandis que certaines techniques développées par Freinet ont pénétré l'institution scolaire (structure sociale et politique, destinée à l'éducation), elles ont également inspiré

la "Pédagogie institutionnelle", élaborée par Fernand Oury (1920-1998, fondateur, en collaboration avec la psychologue Aïda Vasquez, 1937-2015 et le psychanalyste

Jacques Lacan, 1901-1981) et Raymond Fonvieille (1923-2000, pédagogue) et des approches plus libertaires, autogestionnaires.                             Timbre à date - P.J. :
                  L'École Freinet, de Vence, devenue publique en 1991, est classée au patrimoine de l'Unesco.                                             les 12 et 13/10/2018
                                                                                                                                                     à Vence (06-Alpes Maritime)
                                                                       Fiche technique : 15/10/2018 - réf. 11 18 017 - Série commémorative :         et au Carré d'Encre (75-Paris)
                                                                                  Célestin et Elise FREINET - une pédagogie populaire.

                                                                        Création et mise en page : Frédérique VERNILLET - d’après photos :

Association "Amis de Freinet" et ICEM - Impression : Héliogravure

Support : Papier gommé Couleur : Quadrichromie - Format TP : H 40,85 x 30 mm
  (37 x 26) - Dentelure : __ x __ - Barres phosphorescentes : 2 - Faciale : 0,95 €

Lettre Prioritaire, jusqu'à 20g, France - Présent. : 42 TP / feuille - Tirage : 500 010

         Visuel : Célestin FREINET et Elise son épouse, qui a écrit en 1977 :
"L’expérience pastorale sera pour Freinet, le leitmotiv de son expérience éducative"

ICEM : Institut Coopératif de l’Ecole Moderne - Pédagogie Freinet.

Le mouvement Freinet de l’Ecole moderne continue de porter aujourd’hui                                                                               Conçu par : Valérie BESSER
    les mêmes valeurs d’ouverture, de coopération et d’émancipation.

   La jeunesse de Célestin se passe comme celle des petits paysans d’alors, au milieu des travailleurs des champs, dans une région pauvre,
  au climat rude, malgré la proximité de la Méditerranée. Après avoir étudié au Cours complémentaire de Grasse, il entre à l’école normale

      d’instituteurs de Nice. La guerre de 1914 éclate et Freinet est mobilisé. En 1915, il est grièvement blessé au "Chemin des Dames".
Il reçoit la Croix de guerre et la Légion d’honneur. Atteint au poumon, il ne se remettra jamais complètement de ses blessures et en gardera

  toute sa vie un souffle court. En 1920, il est nommé instituteur adjoint à l’école à deux classes de Bar-sur-Loup. La région, sera le cadre
 de son activité pédagogique et militante. C’est de cet établissement de village que cet instituteur débutant va à la fois fonder l’imprimerie
 à l’école, amorcer un mouvement national par ses articles dans la presse professionnelle et politique, participer aux congrès internationaux

   de "l’Education nouvelle" (fondée à Calais le 6 août 1921), rencontrer les maîtres d’alors : Adolphe Ferrière (1879-1960, pédagogue suisse),
   Édouard Claparède (1873-1940, neurologue et psychologue suisse), Pierre Bovet (1878-1965, pédagogue suisse), Roger Cousinet (1881-1973,
 pédagogue, professeur des écoles et inspecteur) et lire les classiques de la pédagogie contemporaine. Il trouve également le temps de s’intéresser
 au développement de son village natal où il fonde une coopérative de travailleurs pour l’électrification de sa commune. Il est membre actif
du syndicat et du parti communistes. En 1925 il se rend en U.R.S.S. avec une délégation syndicale. Il y rencontre Kroupskaïa Lénine, Ministre
de l’Education. Cette activité syndicale et politique aura une profonde influence sur la conception de la pédagogie populaire qui mûrit en lui.

  En 1928, le couple Freinet quitte le village pour Saint Paul de Vence où il a été muté,
mais son œuvre est amorcé : l’imprimerie, la correspondance interscolaire, la coopérative

          scolaire et, à l’échelle nationale, la Coopérative de l’enseignement laïque.
 De 1929 à 1933, le couple Freinet va approfondir et développer le mouvement lancé.

     Mais la ville est déjà un centre touristique réputé, et l’installation d’un couple
   d’enseignants communistes est d’autant moins tolérée que son action nationale et
internationale se poursuit et s’amplifie. La municipalité de droite, demande et obtient
la mutation d’office de ce couple encombrant. L’année 1933 verra la montée en France,
    comme en Allemagne, en Italie et en Espagne des mouvements d’extrême droite.
 Ils démissionnent et consacrent dès lors leur temps au développement du mouvement
et de la Coopérative de l’enseignement laïque qui est devenue une véritable entreprise

            de production de matériel et d’édition de documents pédagogiques.

C’est ainsi qu’est née l’idée d’école libre expérimentale.

En 1934 et 1935, Freinet réussit, avec l’appui du

mouvement, d’amis politiques et de la presse de gauche,

à bâtir son école à Vence. Il met lui-même la main à la pâte.

Le site est relativement isolé. Le terrain est situé sur

une colline et domine une petite vallée. On y accède par

un chemin pierreux. Les bâtiments, construits de façon

artisanale, sont simples : pas d’étage, de type pavillonnaire.

Un bassin au milieu de la cour ombragée où s’ébattent

les enfants. Les salles de classes sont spacieuses. Le vert et

le blanc y dominent. Les enfants sont pour la plupart

internes et appartiennent aux couches sociales défavorisées

ou à des familles en difficulté.  "L’École de Gutenberg".

1939-1940, la seconde guerre mondiale s’annonce et éclate. Freinet, communiste connu, est jugé dangereux, il est arrêté et placé en camp de concentration, puis en liberté
surveillée. Pendant la guerre, il rejoint, puis dirige le maquis du Briançonnais. A la Libération, il préside le Comité de Libération des Hautes-Alpes et reprend son activité
à Vence. En 1948, la Coopérative de l’enseignement laïque se transforme en "Institut de l’école moderne", s’implante à Cannes et devient un centre important de fabrication

   et de diffusion de matériel pédagogique. En 1950, Freinet est exclu du Parti communiste avec lequel il n’est plus d’accord. Il s’ensuit des remous dans son mouvement
     qui avait gagné de l’importance sur le plan national et international. Ses Congrès tournent en vives confrontations pédagogiques. Freinet décède à Vence en 1966.
                                                   Le mouvement continue après sa mort et Elise Freinet entretient la mémoire de son mari.

                                                                       L’École Freinet, au quartier du Pioulier de Vence,
                                                                a été fondée par Célestin Freinet et son épouse en 1934-1935.

                                                          En créant son école, il a pu pratiquer, jusqu’à son décès, avec Élise,
                                                           une pédagogie qui a été préservée jusqu’à ce jour et exportée dans
                                                           le monde entier. L’école a été rachetée par l’État français en 1991.
                                                          L’École Freinet de Vence a reçu le label "Patrimoine du XXe siècle"
                                                           le 28 nov. 2001, avant d’être inscrite à l'Inventaire des Monuments
                                                         Historiques le 6 nov. 2012. L’Institut Freinet de Vence a pour mission

                                                                     de préserver l’œuvre d’Élise et Célestin FREINET.

                                                                    Cinéma : le film de Jean-Paul Le Chanois "L'école Buissonnière"

                                                              sortie en 1949 et dont le rôle de Célestin Freinet est joué par Bernard Blier.
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