Page 19 - Journal Culturel de Metz - 2014-03
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Le 25 août 1248, Louis IX s'embarque à Aigues-Mortes à la tête de la VIIe Croisade en vue de délivrer Jérusalem
                                  tombée aux mains du sultan d'Égypte ; malheureusement, après six mois de préparatifs dans l'île de Chypre

                                et la prise du port égyptien de Damiette (1249), c'est la défaite à Mansourah (1250), la retraite, puis la captivité.
                                            Libéré contre une énorme rançon, le roi décide de rester en Syrie pour assurer la délivrance

                                     des autres prisonniers ; il fait fortifier les places tenues par les Chrétiens - Jaffa, Césarée, Acre, Sidon

                                   et rétablit la concorde entre les Templiers, il entretient des ambassades auprès de ses ennemis musulmans
                                                               et tartares - lesquels lui confèrent le surnom de "Sultan juste".

                                              Louis IX rentre en France, le 7 septembre 1254 et fidèle à son principe "La paix par le droit",
                                   il signe deux traités : Corbeil (1258) qui règle à l'amiable les conflits de suzeraineté entre la France et l'Aragon
                                  à propos de la Catalogne et du Languedoc et Paris (1259) qui reconnaît à la France, la possession de la Normandie,

                                  de l'Anjou, du Maine et du Poitou et rétrocède en compensation au roi d'Angleterre Henri III une part importante
                               des acquisitions capétiennes en Périgord, Limousin, Agenais et Saintonge ; désireux de "mettre amour entre ses enfants

                                         et ceux d'Angleterre qui sont cousins germains", le roi de France, ne soupçonne pas cette négociation,
                                                                            de contenir le germe de la guerre de Cent Ans ...

                                        Débarquement de Saint Louis à Damiette, en Égypte, Georges Rouget, 1839.

           En politique intérieure, Louis IX est tout aussi partisan
 de la paix pour tous et d'une bonne justice à chacun : si, à dix-huit ans,
son intransigeance religieuse l'a conduit à laisser l'Inquisition s'installer,

     il a su, par la suite, s'opposer à certaines exigences du Saint-Siège
    et l'image, transmise par la tradition populaire, du "bon roi juste"

                   rendant la justice dans le bois de Vincennes
               ou dans son palais de la Cité n'est pas un mythe.

   Fiche technique : 13/11/1967 - retrait : 19/10/1968
            Grands noms de l'histoire de France

Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes

  Création et gravure : Albert DECARIS - Impression : Taille-Douce rotative          Saint Louis prisonnier en Égypte, Georges Rouget, 1817-1818
                  Support : Papier gommé - Couleur : Brun et vert

               Format : V 31 x 52 mm (27 x 48) - Dentelure : 13 x 13
Présentation : 25 TP / feuille - (5 x 5 TP) - Faciale : 0,60 F - Tirage : 6 500 000

   En effet, respectueux jusqu'au scrupule des droits d'autrui
  à condition que les siens propres soient également reconnus,

 le roi attache son nom à d'importantes mesures administratives
   - abolition du duel judiciaire, qui substitue la "voie de droit"
    à la force - multiplication des "cas royaux" (ceux relevant

   de sa seule juridiction) - extension du droit d'appel devant
  ses tribunaux - nomination d'enquesteurs chargés de visiter

      les provinces et de sanctionner les abus éventuellement

   commis par les agents royaux - affirmation de la primauté
de la monnaie royale sur les espèces féodales, décisions favorables

       à l'unification du royaume et à son essor économique.

                          Saint Louis médiateur entre le roi d'Angleterre
                             et ses barons, Georges Rouget, 1820.

La monnaie royale de Louis IX             Gros deniers tournois : environ 4,32 g d'argent presque pur - il vaut 1 sou ou 12 deniers tournois
                                                                   (équivalence de l'époque : 1 livre = 20 sous = 240 deniers)

                                        le "gros d'argent" est créé après la 7ème croisade, suite à la découverte du système monétaire arabe.
                               Ils sont fabriqués au Nord des Alpes, en abondance et s'intègrent dans le système monétaire complexe de l'époque.

                                   Ils sont cités pour la première fois dans un document du 24 juillet 1266 précisant les limites de la tolérance

                               dans leur fabrication (Duplessy). Le succès fut immédiat, à tel point que les successeurs de Louis IX le frappèrent
                                 en grandes quantités. Le règne de Louis IX est considéré pour avoir établit une monnaie relativement stable.

Denier d'or à l'écu ou Écu : en 1263, Louis IX fit frapper le denier d'or à l'écu. Avec sa représentation de l'écu de France,
                          symbole de l'unification du royaume, cette monnaie devint l'étalon de référence.

C'est la première monnaie d'or frappée par un roi français de la dynastie des Capétiens. Cette monnaie dont on ne connaît
   que 8 exemplaires (dont 3 dans la collection de la Bibliothèque nationale de France) a probablement été émise en 1270

à l'initiative de Saint Louis peu avant son départ pour la Croisade. Devant son échec commercial, il fut vite abandonné.

       Louis IX réalise également la transformation de l'ancienne commission judiciaire de la "curia regis" (Conseil Royal ou Cour du Roi)
          des premiers Capétiens, en "Parlement" où des légistes de profession siègent à côté des pairs et des grands prélats du royaume.

                                                             Louis IX est également un grand bâtisseur :
                                                    les cathédrales gothiques d'Amiens, Beauvais et Bourges.
                                              Sur l'île de la Cité à Paris, il fait édifier la Sainte-Chapelle du Palais
                                              (consacré le 26 avril 1248) - une véritable châsse pour la conservation
                                                     de la Couronne d'Epines, un morceau de la Vraie Croix,
                                                     ainsi que diverses autres reliques de la Passion du Christ,

                                                                          acquises à partir de 1239.

                                                     En 1253, ouverture du collège de théologie de la Sorbonne
                                                       (Robert de Sorbon, théologien et chapelain de Louis IX),
                                                                   puis de l'hospice des Quinze-Vingts
                                                      (vers 1260 - hospice d'aveugles de 300 lits soit, 15 x 20).

                                            Statue de Saint Louis dans la Sainte-Chapelle du Palais
                                                                                 Sainte-Chapelle du Palais (reconstitutions),

                                                                             perfection de l'art gothique, sur l'île de la Cité
                                                                                 long. 36 m - larg. 17 m - haut. 42,5 m
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