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Les Belgolâtres
2. Historique de la famille Tour et Tassis
Jusqu’en l’an 1500, les seules organisations postales structurées sont d’une part, la poste communale chargée
de la transmission des dépêches officielles et d’autre part des messagers attachés aux guildes et aux
corporations qui pouvaient contre rémunération et de manière volontaire emporter du courrier émanant de
personnes privées. Cet état de fait perdurera ainsi durant tout le Moyen-âge.
Une famille va particulièrement s’illustrer dans l’organisation de la poste internationale sur le continent
européen, les Tours et Tassis originaire de Bergame dans le nord de l’Italie. Une liaison postale existait dès
1490 entre Innsbruck dans le Tyrol autrichien où l’empereur Maximilien Ier résidait et Malines en Belgique
où résidait Marguerite d’York. Elle était la soeur de Charles le Téméraire et y avait établi sa cour.
Marguerite d’York s’occupa de l’éducation des enfants de Maximilien, après le décès prématuré de son
épouse, Marie de Bourgogne, Philippe, futur Philippe le Beau et Marguerite, future Marguerite d’Autriche.
Devenu empereur en 1490, Maximilien Ier fit appel à la famille de Tassis afin d’organiser une liaison postale
entre Innsbrück et Malines.
Dès cette année 1490, un membre de la famille de Tassis, va venir
s’installer près de la cour des Pays-Bas à Malines, ce sera François de
Tassis.
Durant près de quatre siècles, cette famille va incarner le service postal
sur le continent européen. Au fil de générations et des alliances tissées
par mariage, la famille de Tassis va assoir son emprise sur le trafic
postal jusqu’à la deuxième moitié du XIXème siècle.
Il faut attendre le règne de Philippe le Beau pour l’établissement des
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Postes Royales et la nomination le 1 mars 1500 de François de Tassis
Capitaine et Maître des Postes. Celui-ci va s’engager vis-à-vis de
l’Empereur en 1504 à organiser des routes postales qui relieront les
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Pays-Bas à la cour de Maximilien I d’Allemagne, à la cour du roi de
France et à la cour espagnole.
L’organisation de liaisons postales régulières à travers un tel territoire
n’était pas une mince affaire. Il faut établir des relais, engager des
hommes sûrs qui puissent fournir gîte et repas aux postillons chargés de transporter le courrier été comme
hiver dans n’importe quelle condition climatique. Il obtiendra de l’Empereur une rente de 12.000 livres par
an afin d’entretenir ces routes et tout son personnel.
Dans les années qui suivirent, suite à l’héritage du trône d’Espagne, différents traités postaux vont être
conclus afin d’organiser le trafic postal vers la France, l’Espagne, l’Italie et la cour impériale. Bruxelles
devient la plaque tournante du trafic postal à travers tout l’empire. Un premier traité est conclu en 1505 entre
l’archiduc Philippe le Beau partit en Espagne et François de Tassis afin de créer des liaisons postales entre
Bruxelles et les cours d’Allemagne, de France et d’Espagne.
L’archiduc décède l’année suivante. Son épouse Jeanne devenue folle ne peut subvenir à l’éducation de ses
enfants qui sont confiés à leur tante Marguerite d’Autriche qui réside à Malines. Parmi ceux-ci, Charles,
futur roi d’Espagne et plus connu une fois empereur sous le nom de Charles Quint. Celui–ci devenu roi
d’Espagne conclut avec François de Tassis un nouveau traité le 12 novembre 1516. Dans celui-ci de
nouvelles lignes sont créées vers l’Italie. Pour rejoindre l’Espagne, la liaison postale devait traverser la
France où règne François Ier. Charles Ier d’Espagne fait donc dans le traité une référence expresse à
l’autorisation par celui-ci de traverser le royaume de France. La réponse positive viendra en 1518, François
Ier autorisant l’installation de relais sur son royaume pour permettre ainsi le trafic postal vers l’Espagne.
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