Page 9 - Le Baudet decembre 2024
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"Le Baudet" Bulletin mensuel du Club Philatélique Ardennais                                 décembre 2024         N° 500
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       Des combats contre l’offensive soviétique en Poméranie, il reste 1100 rescapés. Le 24 avril 1945, 300
       sont volontaires pour aller défendre Berlin, il y a aura 30 survivants, et les 800 autres retraitent vers
       l’Ouest et se rendent aux Anglais le 28 avril 1945…et c’est là que commence notre histoire.

       Mais que diable, faisait notre Gaston Dubuis dans cette galère ?


       J’ai lu que tous les « SS français » n’étaient pas forcément des volontaires. J’ai contacté un ami, grand
       collectionneur pour lui exposer mon idée à la suite de la découverte de ces 3 lettres écrites à une même
       adresse, en Allemagne, avec chaque fois le prénom comme seule chose qui diffère. Alors j’ai imaginé
       que notre Gaston était prisonnier de guerre. Les pertes allemandes, énormes sur le front de l’Est, ont
       conduit les autorités allemandes à remplacer par des « volontaires » (des prisonniers) les bras man-
       quants dans les campagnes allemandes. De très nombreux prisonniers furent donc accueillis dans des

       fermes et aidèrent aux récoltes. Les conditions de vie étaient meilleures dans la plupart des cas et parfois
       l’inévitable (strictement interdit) se produisait entre le prisonnier et la propriétaire de la ferme ou avec
       des femmes allemandes évoluant dans ce milieu. Parfois ils se faisaient dénoncer ou découvrir et, dans
       ce cas, la sanction était simple : le poteau d’exécution, l’engagement dans la SS ou le camp d’extermi-
       nation. Je suis persuadé que notre Gaston a préféré continuer à vivre…et mon ami marcophile m’a
       raconté une histoire confortant mon opinion…














       « Par contre, votre idée de choix entre le peloton et le volontariat, elle me fait repenser à un cas que
       j’ai bien connu car il s’agissait d’un membre de ma famille. L’histoire est pittoresque. Il se nommait
       Georges Dugn et on l’appelait Jojo. De fait c’était un affreux jojo. Il se battait avec des jeunes de son
       âge et parfois rentrait à la maison, chez ses parents, entre 2 gendarmes.


       Un jour, son père en eut assez et l’a emmené dans un bureau de recrutement pour le travail volontaire
       en Allemagne (le fameux STO).

       Là-bas, il se livre à divers larcins et attire l’attention de la police. Mais comme il est volontaire du
       travail, ça ne va pas mal pour lui. Jusqu’au jour où une Allemande tombe très amoureuse de lui.  Le

       mari est loin, il devient l’amant de l’épouse volage.

       Mais un jour, une nuit plutôt, le mari rentre à l’improviste. C’est un officier SS et les tourtereaux sont
       au lit…


       L’officier, très correctement mais fermement, invite Jojo à s’habiller et à le suivre au prochain com-
       missariat où il est confié pour la nuit aux policiers.

       Le lendemain matin l’officier SS revient et Jojo a le choix : le camp de concentration ou l’engagement
       volontaire dans la Waffen SS. Jojo signe et se retrouve en Roumanie vers Ploski avec l’Armée Rouge

       aux fesses.
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