Page 8 - Le Baudet juin 2024
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"Le Baudet" Bulletin mensuel du Club Philatélique Ardennais                                 juin 2024         N° 496
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         BON A SAVOIR !
         Bas les pattes !

         Où l’on apprend que tout ce qui est vert n’est pas forcément bon pour la santé.

                                        2019, États-Unis. Melissa Tedone, conservatrice au Winterthur Mu-
                                     seum, a les yeux rivés sur son microscope. En grattant la surface d’un
                                     vieux livre vert émeraude, elle a constaté que la couleur s’écaille facile-
                                     ment… Cette teinte bien particulière lui rappelle le “vert de Paris”, une
                                     substance particulièrement toxique pouvant entraîner de graves dys-
                                     fonctionnements neurologiques, voire la mort !

                                        En effet, ce pigment est un composé de l’arsenic, un poison bien
                                     connu des amateurs de romans policiers. Cela n’a pas empêché le "vert
                                     de Paris", dont la couleur est très appréciée au 19e siècle, de recouvrir
                                     de nombreux objets du quotidien, comme les premiers livres en toile de
                                     reliure. Il ne serait donc pas étonnant que l’ouvrage, examiné par Me-
                                     lissa Tedone en contienne.


          Rustic Adornments for Homes of Taste (Ornements rustiques pour

          maisons de goût), 1857, examiné par Melissa Tedone. Photo :
           Winterthur Museum, Garden & Library

                                        Pour en avoir le cœur net, elle décide de faire analyser la couverture
                                     du livre par Rosie Grayburn, responsable scientifique du musée. Pour
                                     connaître la composition du pigment, Rosie Grayburn se sert alors d’un
                                     spectromètre à fluorescence X. Comment ça marche ?

                                          Utilisation de la spectrométrie à fluorescence X pour ana-
                                       lyser une couverture de livre datant d’environ 1850. Photo

                                       : Université du Delaware


                                        Eh bien, il faut savoir que les rayons X sont constitués de particules
                                     appelées “photons”. Un faisceau de rayons X est donc envoyé sur l’ob-
       jet à analyser et excite les atomes en surface. Une fois excité, l’atome est très instable et cherche à se
       débarrasser de son trop-plein d’énergie en émettant un autre photon X. Ce dernier est alors capturé
       et analysé par des détecteurs placés autour de l’objet afin que l'atome excité soit identifié.
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