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Timbres







                 Le dessous des carnets







                               Par Gérard Gomez Membre correspondant de l’Académie de philatélie




                           À l’origine, les timbres-poste étaient non dentelés. Mais très vite, comme
                           nous l’avons vu dans la chronique précédente, il a été nécessaire de trou-
                           ver une solution pour permettre de les séparer facilement et rapidement
                           pour en faire  l’usage que  l’on sait. C’est une perforation matérialisée
                           généralement par des  trous ronds qui avait été retenue. Ce système à
                           « l’emporte-pièce » est resté immuable pendant des dizaines d’années.
                           Les évolutions assez récentes, imposées notamment avec l’arrivée des au-
                           toadhésifs, ont généré quelques problèmes d’adaptation… Après un bref
                           rappel historique de l’évolution des perforateurs, nous allons développer
                           les conséquences pour l’application aux carnets de ce nouveau mode de
                           fixation, puisqu’ils furent les premiers à bénéficier.


                           Des petits trous, encore des petits trous, toujours des petits trous


                           Historiquement parlant, on distingue pour      sur  la  seconde  R.G.R.  2  un  nouveau
                           les  timbres  gommés  de  carnets  trois       groupe de perforation A.P.S. (Automatic
                           grandes étapes pour la perforation :           Perforation  System)  d’origine  suédoise.
                           •  Tout d’abord le système par « peigne »      Le système dit « à l’arraché » agit lui par
                              qui est très ancien et a perduré très long-  meulage.
                              temps.
                           •  Une première évolution intervient au dé-  Nouveau système d’entame pour les au-
                              but  des  années  70  avec  l’arrivée  d’une   toadhésifs et ses difficultés
                              nouvelle presse. Une perforatrice rotative   Mais, c’est une autre innovation qui va re-
                              du fabricant italien ORMAG SpA (brevet    mettre en cause le perforage des timbres à
                              N°  13  970  A  67  du  21  mars  1967)  est   l’emporte-pièce : l’arrivée des autoadhésifs
                              utilisée sur la R.G.R. 1 (Rotative à Grand   à la fin des années 80. Une gomme auto-
                              Rendement). Il s’agit d’un système rota-  adhésive est de nature chimique différente
                              tif, de même développement que la virole   des  gommes  insaturées.  Elle  est  hydro-
                              des  timbres,  à  deux  cylindres  (un  mâle   phobe et ne nécessite donc aucun apport
                              avec des aiguilles qui opère par « enfon-  pour son collage. Bref, elle n’a pas besoin
                              cement », un femelle qui récupère les ré-  d’être humidifiée pour coller. Tout le monde
                              sidus). Il perfore en fin de chaîne, ce qui   avait bien compris quels avantages il y avait
                              permet de suivre le débit de la partie im-  à utiliser ce mode de fixation dans un souci
                              primante et d’augmenter la production.    de propreté, de facilité et de rapidité d’utili-
                           •  Une dizaine d’années plus tard, on adapte   sation pour l’usager, ainsi que d’économie à











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